Big Data : Le cinéma avait déjà tout imaginé (éditions Kawa) est un livre écrit parXavier Perret et Guy Jacquemelle, qui nous a accordé une interview pour aborder ce sujet passionnant qui est celui des Big Data. On compare dans ce livre des films aussi variés que Matrix, The Truman Show, Requiem For A Dream et Retour Vers Le Futur, à la réalité des Big Data. Car ces 11 films ont en commun d’aborder avant l’heure une facette du Big Data : réalité augmentée, dépendance à la donnée, ville 100% connectée, prédiction de l’avenir… Tous ces éléments n’étaient il y a quelques années que des idées sorties de l’imagination de scénaristes américains, mais sont désormais une réalité.
Ce livre revient sur la relation entre l’innovation et la science-fiction.
Nous avons sélectionné une dizaine de films, comme Matrix, Minority Report, The Truman Show, ou encore La Mouche. Ce sont des films qui, quand on les regarde avec l’optique des Big Data, nous disent beaucoup de choses sur ce sujet. Par exemple dans Matrix, qui se passe dans deux siècles, on vit dans un monde virtuel, et on ne peut rejoindre le monde réel. Ce qui est intéressant, c’est que c’est le premier film qui montre les Big Data avec des chiffres qui tombent en permanence (c’était l’économiseur d’écran le plus hype du début des années 2000 !), et aujourd’hui 90% des données ont moins de deux ans. On est donc réellement dans un déluge de données telles que nous l’annonçait Matrix.
L’architecte de Matrix n’est qu’un algorithme qui agit en fonction des réactions de Néo, le personnage principal de Matrix. L’architecte élabore une série d’hypothèses (représentées par la multitude d’écrans) et sélectionne sa réponse en fonction de l’hypothèse validée (l’écran sur lequel la caméra zoome à 2:15). Ces hypothèses sont calculées en fonction des données de la vie de Néo, stockées et utilisées par l’architecte, que l’on peut observer durant toute la séquence. De quoi donner des idées à Mark Zuckerberg ?
Nous avons également les premières Google Glass avec Terminator
C’est un film sorti en 1984, et l’on s’aperçoit que Schwarzenegger dans Terminator portait déjà des Google Glass. Il bénéficiait donc déjà de la réalité augmentée, mais on ne savait pas comment il pouvait avoir accès à ces données. On sait aujourd’hui qui les a grâce au wi-fi et à des serveurs Hadoop.
« I need your clothes, your boots and your motorcycle » : cette réplique introduit les premières lunettes connectées permettant de scanner et trouver des vêtements de son choix et à sa taille.
Il y a également l’impression 3D
La notion de téléportation apparaît dans le film de Cronenberg, La Mouche : c’est le rêve de ce physicien qui veut se télétransporter ; on s’aperçoit aujourd’hui que tout est devenu data et qu’avec la création de l’imprimante 3D, on arrive à transporter à distance des données et de la matière, et ainsi créer des objets 3D. Il en est de même dans le domaine du vivant, avec Google qui a créé le premier “steak numérique”.
Avec La Mouche se pose également la question de la fusion des données et de ses dérives. L’ordinateur ne sait pas analyser le contexte de la téléportation : après la fusion entre le héros, Seth Brundle, et la mouche, l’ordinateur pense que la téléportation s’est déroulée sans encombre. De la même manière, avec un contexte marketing mal défini, les Big Data peuvent aboutir à des erreurs de raisonnement lors d’un « mash-up » de données.
Est-ce l’innovation qui influence la science-fiction, ou est-ce l’inverse ?
Il y a une implication entre les deux : déjà, les grands acteurs se sont inspirés de grands auteurs de science-fiction comme Philip K Dick, mais ce qui est intéressant dans Minority Report, c’est la technique qu’a utilisé Steven Spielberg. Ce film est sorti en 2002, et Spielberg, dès 1999, a réuni une quinzaine d’experts, notamment des experts du MIT, et leur a dit « imaginez comment sera Washington en 2054 ».
Ce sont les personnes du MIT qui ont eu l’idée de montrer cette façon dont on Tom Cruise réussit à feuilleter les images, à les agrandir et les réduire avec son pouce et son index, ce qui paraissait complètement révolutionnaire à l’époque. Il y avait bien sûr des connexions entre le MIT et les autres entreprises : Ce qui était le rêve dans Minority importe est devenu réalité avec l’iPhone.
Source : Visionary Marketing