Il vaudrait d’ailleurs mieux écrire : « faire publier », puisque le jeune auteur frileux comprend vite la valeur de l’éditeur (et sa charge de travail) lorsqu’il fait la connaissance de son premier « publisher ». Le Graal. Lorsqu’on vous apprend que vous n’avez qu’à écrire, on s’occupe du reste, on vous fait confiance, mais on attend en contrepartie votre tapuscrit en temps et en heure, et si possible avec le moins de fautes de syntaxe possible… Pour l’orthographe, on s’en occupe. Bref, tu deviens auteur.
Ca se passe comme ça chez Kawa. Une belle idée (des entrepreneuses, des PDG, des managers, des twittos, toutes 100% digitales), quelques mails sans aucun souci des heures ouvrées, des hommes (un peu trop d’hommes d’ailleurs) débordés mais jamais trop occupés pour vous trouver un créneau pour un café. Rien n’est trop beau pour un auteur, et y a pas de mal à se faire chouchouter un peu…
Bref, tu rencontres un blogueur trop sympa (Emmanuel Fraysse) qui se trouve aussi être auteur chez Kawa (Business is Digital). Kawa mais qu’est-ce que c’est que ça ? Une maison d’édition qui publie ton livre en trois semaines au lieu de te faire attendre six mois, à peu près le laps de temps qu’il faut sur Internet pour inventer la 5G et faire couler Facebook. Bref, ils sont très rapides, et c’est la moindre des choses quand on veut être à la page du marketing et du numérique. Tu prends alors un petit coca dans un bistrot parisien avec le directeur de collection (Henri Kaufman, trop sympa aussi), qui sous ses airs de papa poule sait bien ce qu’il veut et te cerne en trois photos mal cadrées…
A propos de photos. De fil en aiguille tu tisses une Toile de gens bienveillants qui trouvent que ton livre « va être vraiment super », et tu rencontres un agent de photographes (Marie-Anne Magnac) et un photographe geek surdoué qui écrit les compte-rendu de CES de Las Vegas au lieu de dormir la nuit. (Olivier Ezratty) Grâce à eux deux ton livre sera plein de beaux portraits en couleur, appréciables pour les gens qui achèteront ton livre par politesse sans jamais en lire une ligne.
Bref, tu écoutes, tu parles, tu écoutes beaucoup (x32 femmes qui ont réussi dans le digital). Tu écris, tu écris, tu écris. Tu n’as même pas encore vu la tête de ton nouveau mentor : le big boss de Kawa (Xavier Wargnier, trop sympa évidemment). Normal, il habite à Annecy, il bosse beaucoup beaucoup, quand il n’est pas sur ses skis. Bref, c’est le boss.
Quand tu as tout écrit, on te relit. Et ça c’est sympa parce que tu as écrit très très (trop) vite. Ferréole te dit que c’est bien, corrige tes fautes sans les mettre en rouge et te renvoie tout bien comme il faut. Bref, elle corrige vite Ferréole. Ensuite c’est le graphiste mais je sais plus comment il s’appelle le graphiste, il met tout en page nikel comme tu ne pensais pas que ton œuvre pondue en deux mois pourrait être présentable. C’est le plus beau fichier pdf que tu aies jamais vu.
Trois semaines plus tard tu ne supportes déjà plus le titre de ton livre, tu ne supportes plus la lettre W de Word, et tu t’accordes cette période de vacuité intellectuelle auquel tout « auteur » a droit après l’effort : la stupidité post-scriptum. Mais un jour il est là, dans un carton bien emballé. Ton livre, en couleur, en chair et en os. C’est une évidence, c’est bien le tien, il ne pouvait pas être autrement. C’est ton bébé. Tu as accouché de ton livre.
Bref, j’ai publié mon premier livre chez Kawa.
Marine Deffrennes
Elles ont réussi dans le digital, Success stories à l’usage des hommes aussi, Marine Deffrennes